Chirurgie du cristallin à visée réfractive

Quelle que soit la technique La chirurgie du cristallin à visée réfractive est en tout point identique à la chirurgie de la cataracte. L’objectif est de retirer le cristallin naturel et de le remplacer par un implant multifocal, afin de rendre la vision nette à toutes les distances.

Il faut toutefois savoir que cette chirurgie ne guérit pas la presbytie. Il s’agit d’une méthode qui permet de la compenser, au prix d’effets secondaires plus ou moins gênants qu’il faut avoir compris et acceptés avant la chirurgie. Utilisée (Femto-LASIK, PKR et Trans-PKR), il s’agit toujours de remodeler à l’aide du laser Excimer les rayons de courbures de la face antérieure de la cornée, afin d’en modifier leur puissance.

Centre Ophtalmique Pyrénées - Chirurgie Réfractive

Indications

Il s’agit de la chirurgie réfractive la plus indiquée après 60 ans (âge moyen à moduler en fonction des patients et de l’examen clinique) pour compenser la presbytie et se passer de lunettes à toutes les distances. La technique est très performante et stable dans le temps.

D’autres cas plus rares peuvent indiquer cette chirurgie, parfois plus tôt : hypermétropie très forte…

Principe de fonctionnement des implants multifocaux

Les implants multifocaux sont de forme et d’aspect identiques aux implants standards utilisés classiquement en chirurgie de la cataracte. Ils présentent, en plus, des caractéristiques optiques propres à chaque implant.

Implants diffractifs bifocaux et trifocaux

Ce sont les principaux implants utilisés dans cette indication. La surface de l’implant présente une suite de « marches » concentriques diffractant la lumière en deux ou trois focales. Deux ou trois images sont formées simultanément (loin, intermédiaire et près), le cerveau sélectionne la bonne et ignore les autres. L’énergie lumineuse totale est répartie selon une certaine proportion (dépendante de chaque implant) au niveau de chaque focale de manière asymétrique.

Leurs performances à toutes les distances sont excellentes. Ils permettent de se passer de lunettes dans plus de 90% des activités de la vie quotidienne.

Des effets secondaires sont fréquemment observés avec ces implants, mais qui ne gênent pas les patients dans la plupart des cas et qui tendent à disparaître au fil du temps :

  • perception de halos autour des lumières la nuit
  • gêne en vision nocturne
  • vision de loin ressentie comme moins performante
  • baisse des contrastes

Implants à profondeur de champ (EDOF)

Ces implants plus récents ont été développés pour limiter les effets secondaires des implants multifocaux. Leurs performances en vison de loin et intermédiaire sont excellentes. La vision de près permet de se débrouiller dans de nombreuses situations de la vie quotidienne mais ne permettent pas de lecture prolongée (livre par exemple). Ils permettent de se passer de lunettes dans plus de 70 à 80% des activités de la vie quotidienne.

Des effets secondaires peuvent être observés, identiques aux implants multifocaux, mais sont en règle générale beaucoup moins marqués.

Implants réfractifs sectoriels

Certains implants récents, présentant deux zones de puissance (dont une dédiée à la vision de loin importante) permettent une vision à toutes les distances, sauf en vision de près rapprochée. Ces implants peuvent être intéressant pour les patients intolérants aux halos et les patients nécessitant une vision de loin parfaite (conducteurs, …). Ils nécessitent, en complément, une paire de lunette pour la lecture de près rapprochée.

Quelques effets secondaires sont tout de même observés à l’identique des implants bi- et trifocaux.

Contre-indications

Ces implants ne peuvent être proposés à tous les patients. L’examen clinique et d’imagerie de l’œil peut contre-indiquer la pose de ce type d’implant. En effet, leur pose nécessite deux yeux indemnes de toute pathologie préexistante et l’absence de doute quant à une pathologie oculaire future. Dans le cas d’une pathologie intéressant la rétine (DMLA, …) ou le nerf optique, la fonction visuelle pourrait se dégrader de manière plus importante qu’avec un implant monofocal. De plus, les effets secondaires induits devront avoir bien été compris avant toute chirurgie.

Implants monofocaux standards

Dans certains cas, l’utilisation d’implants multifocaux est contre-indiquée, il s’agit principalement de la myopie forte.

Des implants monofocaux standards peuvent alors être utilisée en utilisant le principe de la monovision ou « bascule » pour obtenir une autonomie en vision de loin et intermédiaire. L’œil dominant est corrigé en vision de loin et une petite myopie résiduelle (-1,25 à -1,50) est visée sur l’œil dominé.

La chirurgie

Elle vise à retirer le cristallin à l’aide d’un instrument délivrant des ultra-sons à l’intérieur de l’œil, à travers des micro-incisions, et à le remplacer par un implant artificiel multifocal de puissance adaptée.

  • Déroulement de la chirurgie
  • Evolutions post-opératoire
  • Résultats fonctionnels
  • Risques et complications

La chirurgie se déroule en ambulatoire à la polyclinique de Navarre.

Vous serez vu en consultation par un anesthésiste avant l’intervention.

Elle se pratique sous anesthésie locale (par gouttes) potentialisée par une perfusion intraveineuse de produits sédatifs et décontractants (sauf dans de rares cas). Elle est indolore pendant et après l’intervention.

Vous êtes installé sous un microscope opératoire en position allongée, immobile durant les 15 minutes nécessaires à l’intervention.

Vous ressortez dans l’heure suivant votre opération.

Les soins post-opératoires sont réduits à l’instillation de collyres pendant 1 mois et au port d’une protection oculaire.

Chaque œil est opéré séparément à 7 jours d’intervalle afin de limiter le risque d’infection bilatérale (risque très faible mais non nul).

Dans la grande majorité des cas, l’œil n’est pas douloureux après l’opération. Une sensation de corps étranger ou de grains de sable et une hémorragie sous conjonctivale (collection de sang dans le blanc de l’œil) sont fréquents et ne doivent pas vous inquiéter.

Dans les suites post-opératoires, vous devez consulter en urgence votre chirurgien en cas de signes d’alerte, pouvant faire évoquer une complication, tels que :

  • Baisse d’acuité visuelle par rapport au lendemain de l’intervention
  • Douleurs oculaires

La récupération visuelle est rapide avec une acuité visuelle correcte le lendemain et maximale obtenue le plus souvent aux alentours du 5e jour.

Identique à la chirurgie de la cataracte, celle-ci est une des chirurgies les plus pratiquées au monde et par conséquent une des plus protocolisées et sécuritaires.

Cependant, cette chirurgie n’échappe pas à la règle selon laquelle il n’existe pas de chirurgie sans risque. Ce sont principalement :

  • La survenue d’une infection : environ 1 chirurgie sur 2000
  • La survenue d’un décollement de rétine : rare et favorisé le plus souvent par la présence d’un facteur de risque
  • La survenue d’une rupture dans la capsule entourant le cristallin ou d’un détachement de celle-ci avec risque de chute du cristallin dans le vitré et nécessité d’une deuxième chirurgie pour le retirer

La survenue de ces complications reste toutefois extrêmement rare.

Différence entre cataracte et cristallin clair

Le bilan préopératoire permet de détecter la présence éventuelle d’une cataracte débutante par l’interrogatoire et l’examen clinique (rare avant 65 ans).

Si une cataracte est cliniquement présente et est à l’origine de symptômes, votre œil est donc atteint d’une maladie liée au vieillissement naturel de l’œil. La chirurgie sera classiquement considérée par la Sécurité Sociale. Cependant, il est aujourd’hui possible de profiter de cette chirurgie pour vous proposer une solution permettant de vous passer de lunettes à toutes les distances.

Si il n’y a pas de cataracte détectée, la chirurgie est alors caractérisée de chirurgie du cristallin clair. Il s’agit alors d’une chirurgie réfractive de confort à part entière, ne donnant lieu à aucune prise en charge par la Sécurité Sociale.

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